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Vanessa Wagner : “La mode m’accompagne dans mes humeurs”



Texte / Matthieu Chauveau * Photo / Caroline Doutre Publié dans le magazine Kostar n°82 - octobre-novembre 2022



Vous êtes quelqu’un de stylée, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Je viens d’une famille d’intellectuels pour qui les questions de look étaient secondaires, voire bannies. J’étais donc très mal habillée quand j’étais petite et je me faisais un peu moquer à l’école. Comme j’ai gagné ma vie assez tôt grâce aux concerts, j’ai tout de suite commencé à m’acheter des habits. À 20 ans, j’allais chez Prada, Gucci… Je mettais beaucoup trop d’argent dans mes fringues !


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi d’une pianiste de musique classique ?

Clairement pas. D’ailleurs, j’ai souvent des petits commentaires sur mes tenues, de la part de filles qui aiment bien comment je m’habille. Ça me fait toujours plaisir. Je ne suis pas fan de tenues hyper sexualisées, très courtes ou serrées mais j’aime bien mettre de la couleur, des paillettes, des touches un peu modernes, originales.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

J’essaie de ne pas toujours porter la même chose. Je fais notamment attention aux salles dans lesquelles je joue. Si je suis dans une grande salle avec orchestre, je vais aller sur quelque chose d’assez habillé, parfois foufou. Quand je joue de la musique minimale dans une salle plus moderne, je m’adapte.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

J’adore ça et j’ai une penderie très conséquente, avec des marques de prédilection. Évidemment beaucoup d’Isabelle Marant mais aussi du Modetrotter, de l’Indress. M’habiller, c’est quelque chose qui me fait me sentir bien. Je ne suis pas du tout comme certaines de mes copines qui s’habillent tout le temps pareil et s’en fichent un peu. Ça correspond à comment je suis dans la vie : assez caméléon. La mode m’accompagne dans mes humeurs. Je suis une vraie Gémeaux !


“À une époque, j’ai essayé de faire comme si je m’en fichais mais, en fait, c’est impossible !”

Pensez-vous être à la mode ?

J’imagine que de fait, oui, parce que je m’achète beaucoup de choses. Et c’est vrai que quand je sors, je fais toujours un peu gaffe. J’aime bien qu’on me complimente là-dessus. À une époque, j’ai essayé de faire comme si je m’en fichais mais, en fait, c’est impossible !


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Peut-être il y a quelques années. Justement quand j’ai essayé de ne plus consommer de fringues et que je me suis mise au yoga, à la méditation. Je me suis vite rendue compte que ce n’était pas moi. J’ai alors fait ce que j’appelle mon “coming out fashion” (rire) ! Après, j’ai aussi conscience de l’impact écologique de la mode. Je privilégie donc la seconde main et le made in France. Et jamais de fast fashion.


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Bien sûr ! C’est bien d’en prendre, ça fait grandir et ça apprend la vertu de la patience. J’ai un peu connu ça quand j’ai commencé mes expériences avec la musique électronique, à jouer des compositeurs qu’on ne jouait pas du tout en France, ce qui a pu faire grincer quelques dents. Mais c’était tellement une démarche importante et sincère pour moi que ça a remis les pendules à l’heure sur ce dont j’avais envie et qui j’étais.


“Je privilégie donc la seconde main et le made in France. Et jamais de fast fashion.”

Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Ma tenue de scène et deux trousses de toilette, dont une trousse spéciale avec un rouge à lèvres et un parfum que je mets exclusivement pour les concerts. Ce sont mes petits rituels.


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

Aux relous d’Instagram qui me donnent des leçons de vie insupportables avec des poncifs énormes.


Quel est le comble du chic ?

Avoir du style sans que ce soit – ou que cela paraisse – trop travaillé. Des icônes comme Patti Smith ou Jane Birkin.


Le comble du mauvais goût ?

Tout ce qui est opulent dans le mauvais sens du terme et qui veut se montrer impérativement : Saint-Trop, Dubaï…


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Dans le monde des musiciens classiques, il y a un peu de travail je pense (sourire) !


Avec l’Orchestre national de Bretagne et Labelle, festival maintenant, la confluence, Betton, 7 octobre Avec Arthur H, Opéra, Rennes, 7 décembre ; Théâtre, Saint-Nazaire, 15 décembre ; L’Embarcadère, Saint-Sébastien-sur-Loire, 17 janvier ; Conservatoire, Brest, 3 février Avec l’Orchestre national de Bretagne Opéra rennes, 7 janvier ; la passerelle, saint-brieuc, 10 janvier.




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