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Une ville ailleurs : Oslo, par Guillaume Ayer



Texte et photos / Guillaume Ayer pour Kostar Illustration / Pedro pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°44 - février-mars 2015

Du 3 au 10 février, Travelling, le festival de cinéma de Rennes Métropole, fait escale à Oslo. À cette occasion, nous avons invité le photographe Guillaume Ayer à investir Une Ville ailleurs. Le Rennais vous propose une promenade dans une ville multiple. À vous maintenant de la découvrir avec lui.


Atterrir dans la neige de nuit, vue du ciel j'ai l'impression d'être dans L'Étrange Noël de monsieur Jack. Voir autant de neige me réjouit, elle est épaisse, il fait -10°C, on est au mois de février, l'hiver s'éternise, mais les jours rallongent.

À l'aéroport, je goutte à l'aquavit par petits bouchons. Il m'est difficile de me dire qu'Oslo est une capitale. Ce qui frappe, c'est le peu de bruit, étouffé par la neige. Je me promène dans cette ville glissante, le silence me rappelle le calme des forêts enneigées. Une capitale immobile, les pieds dans la glace, les bateaux figés, le fjord gelé. Le soir, la température chute, les bars se remplissent, j'y rentre. Dans ce froid, chaque pas relève d’une activité physique intense.


“Une capitale immobile, les pieds dans la glace, les bateaux figés, le fjord gelé.”

Au matin, après la ville-glissante rencontrée la veille je découvre la ville-coton. En m'écartant du centre, je longe le fjord. De grandes maisons colorées apparaissent, posées dans la neige. Et encore ce silence. J'aime le point de vue reculé qu'offre le fjord sur cette ville. Je me dis que par ici, les gens hibernent. Je suis proche du musée des vikings, mais je n'y entre pas. Je repars vers le centre et je vais au musée d'histoire naturelle : c'est un rituel. Ce lieu est calme. Le lendemain, je visite le musée Munch, agité et contrasté. Avec quelques amis, nous partons dans les collines faire de la luge.

J'associe Oslo à une immense station de ski. Dans les transports en commun, tout le monde se balade avec ses skis. Sur les hauteurs d'Oslo, je découvre la ville-chalet chaleureuse aux odeurs de feu de bois. Je suis encore dans un décor de conte pour enfants. Je me réfugie dans d'énormes chalets en bois. Beaucoup de gens me disent qu'il faut revenir au printemps. Je n'en doute pas. Mais en hiver, la ville offre une vision décomplexée, loin du tumulte touristique.

La ville ne se cache pas. Le blanc révèle ce qui dénote. Ce stade de dormance vous plonge dans la peau d'un observateur chuchotant, n'entendant que le crissement de ses pas dans la neige. C'est ce qui est beau à Oslo l'hiver, c'est son bruit, ces sons qui ne résonnent plus.






Munch alors...


Chaque hiver, la patinoire de Spikersuppa, en plein centre-ville et en plein air, grouille de monde. Pour autant, Oslo, ce n’est pas le grand Nord. En toute saison, les occasions de s’y réchauffer ne manquent pas. Construite autour de son port, la ville de Munch est en perpétuelle transformation.


Y aller

Depuis Orly, on peut partir avec Norwegian Air. Depuis Roissy, SAS offre des tarifs abordables, tout comme Air France. Aller-retour à partir de 160 euros. Ryan Air vous débarque à une soixantaine de kilomètres de la ville avec une bonne heure de navette !


Y séjourner

Oslo n’est pas une ville pour les fins de mois. Difficile d’y trouver une chambre à moins de 100-120 €/nuit. Très simples, l’Oslo Hostel Central et le Comfort Hotel Xpress (près de la gare) peuvent être une solution de repli. À peine plus chers, le Continental et le Scandic Victoria sont également très bien situés.


Circuit Kostar

Oslo est d’abord un port, point de départ pour les fjords et les îles toutes proches – dont l’île d’Hovedoya, écrin de nature à 5 minutes de bateau – ou pour la presqu’île de Bygdoy qui abrite plusieurs musées dont celui des Drakars et l’Oscarshall Slott, l’ancien palais d’été (néo-gothique) des souverains.

Immanquable, l’hôtel de ville, impressionnant bâtiment expressionniste des années 30, où est remis, chaque année, le prix Nobel de la Paix. Les salles ont été décorées par de nombreux artistes dont Hendrik Sorensen. Côté architecture, la ville est un immense show room. Elle s’est ainsi offert son Opera House signée Snohetta en 2007, joli trait d’union descendant en pente douce vers le fjord. Et un incroyable musée d’art contemporain, l’Astrup Fearnley Musem, ouvert en 2012 et signé Renzo Piano. Ce musée se trouve dans le nouveau quartier de Tjuvholmen, avec un parc de sculptures de Louise Bourgeois, Antony Gormley, Anish Kapoor, Ellsworth Kelly et on en passe.

Mais Oslo est aussi la ville de Munch. Un musée est consacré à son œuvre dans le quartier de Toyen. Il faut aussi s’offrir une balade à Vigelandsparke, immense parc où Gustav Vigeland a laissé plus de 200 sculptures monumentales.



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