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Une ville ailleurs : Guanajuato, par Gaël Rougegrez



Texte et photos © Gaël Rougegrez pour Kostar Illustration / Marta Orzel pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°48 - décembre 2015-janvier 2016


Le danseur Gaël Rougegrez est en tournée internationale avec Blanca li pour Robot. Il vient de rentrer du Mexique où ils ont participé au réputé festival Cervantino. L'occasion de ramener dans ses bagages le soleil et les couleurs de Guanajuato, à partager avec les lecteurs de Kostar.


© Delphine Saliou

C’est lors d’une tournée avec la compagnie Blanca Li au Mexique que je découvre la ville coloniale et universitaire de Guanajuato. Après avoir passé quelques jours à Mexico City, où la compagnie s’est produite à l’Auditorio Nacional, nous avons pris le bus direction Guanajuato qui se situe à quelques heures au nord-ouest de Mexico. Il faut, avant de découvrir le centre, passer par un incroyable réseau d’anciennes mines de la ville désormais converties en tunnel routier pour ensuite découvrir un cœur de cité particulièrement vivant et chaleureux.

C’est en arpentant les rues pavées, bordées de maisons multicolores, que l’on découvre de nombreux bâtiments classés au patrimoine historique de l’Unesco, telle que la basilique de Notre-Dame à la façade jaune ocre qui illumine les terrasses de cafés environnantes ! Quelques centaines de mètres plus loin, nous nous retrouvons nez à nez avec la colonnade néo-classique de l’imposante façade du Teatro Juárez. L’effervescence de la ville atteint son paroxysme dans les allées du marché Hidalgo abrité dans une ancienne gare. Les nombreux étals permettent de découvrir de l’artisanat local (cuirs, tissages, objets de paille…), des fruits et légumes de toutes les couleurs et des confiseries locales qui régalent les papilles ! Il faut aussi gravir les callejones, des petites ruelles escarpées et tortueuses, pour découvrir le panorama d’une ville bordée de montagnes.


“La musique est présente à tous les coins de rues et de nombreuses scènes extérieures fleurissent sur toutes les places.”

Nous avons découvert Guanajuato en plein festival Cervantino, festival international de musique et d’arts vivants. L’ébullition constante donne à la ville des petits airs d’Avignon en plein festival en juillet. La musique est présente à tous les coins de rues et de nombreuses scènes extérieures fleurissent sur toutes les places. Dans cet environnement, ce fut une incroyable chance de jouer Robot dans l‘Auditorio del estado, imposant théâtre perché sur les hauteurs de la ville.

Parce que toute cette agitation ouvre l’appétit, il serait dommage de ne pas profiter d’un des nombreux restaurants de Guanajuato, aux jolis patios intérieurs, bâtiments coloniaux, pour déguster les spécialités locales : guacamole, burritos et autres tacos. Le hasard nous a menés à El midi bistro (calle San José), un agréable restaurant sur deux étages aux allures très contemporaine tenue par une Française. C’est dans ce restaurant que nous avons fait la rencontre d’un petit groupe d’étudiants mexicains qui nous ont fait découvrir un bar underground, au style industriel, un peu délabré et à l’ambiance survoltée. Les Mexicains sont très accessibles et accueillants et la discussion est facile. Il a fallu, bien sûr, goûter la boisson locale, le mezcal, un alcool d’agave dont la bouteille abrite une larve de mite parasite de l’agave. Fermez les yeux et dégustez !

Repartir à la veille de la fête des morts (le 2 novembre), événement incontournable de la culture mexicaine, nous a privés des célébrations rituelles mais les nombreuses échoppes vendant les costumes de squelettes étaient déjà en place. Et les murs des petites ruelles recouverts de visuels macabres annonçaient l’événement.

Difficile d’oublier cette étape de Guanajuato. Retour vers Mexico, la tête pleine d’images, de musiques, de couleurs et de saveurs…





¡ Independiente !


Guanajuato est la ville natale de Miguel Hidalgo, le père de l’indépendance du Mexique. C’est de là, au XIXe siècle, que partit le soulèvement contre le pouvoir de Joseph Bonaparte. Deux siècles plus tard, la ville cultive son esprit d’indépendance. Et la culture y joue un rôle important.

Y aller

À 300 km au sud-est de Guanajuato, Mexico est la porte d’entrée la plus simple. Le vol Iberia, au départ de Nantes, fait escale à Madrid. Au départ de Paris, avec AeroMexico, on gagne un peu de temps mais c’est plus cher. Compter environ 800 € aller/retour.


Y séjourner

Hotel, posada, pensión : la ville accueille des touristes en nombre et dispose d‘un large choix d’hébergements. Selon la catégorie et le confort, on trouve des chambres à partir d’une soixantaine d’euros. On privilégiera un hôtel proche du centre historique : Guanajuato est une ville qui se découvre à pied.


Circuit Kostar

Ce sont les mines d’argent qui ont fait la fortune de la ville et… des Anglais qui en possédaient la concession. Et c’est à cette prospérité que Guanajuato, ville inscrite au patrimoine de l’humanité, doit la richesse de son patrimoine. On peut commencer par une visite à la Valenciana, la plus ancienne et la plus riche des mines d’argent, et à l’église San Cayetano, bel exemple du baroque mexicain.

La cathédrale Notre-Dame et, tout proches, les superbes bâtiments de style néoclassique de l’université (ouverte par les Jésuites dès le XVIIIe siècle) côtoient un ancien palais aujourd’hui transformé en Musée des arts. Déambuler dans les rues et ruelles colorées est un vrai bonheur. Les amoureux ne manqueront pas la Callejón del Beso, passage si étroit qu’il est encore possible de s’embrasser d’un balcon à l’autre !

Capitale étudiante, Guanajuato est (aussi) une ville underground, au sens premier du terme. Il y a en effet une autre ville sous la ville, un dédale d’anciennes galeries aujourd’hui réservé, pour l’essentiel aux voitures et au stationnement. Dépaysement garanti.

Jumelée avec Avignon, Guanajuato vit, en octobre, au rythme de Cervantino, “son” festival d’arts vivants. L’occasion de découvrir le Théâtre Juárez ou le Théâtre Cervantes avant de s’encanailler dans l’un des nombreux bars autour du Jardín Unión ou, rue Alonso, au Guanajuato grill.



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