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Tro-Héol, à la loupe



Texte / Céline Jacq * Photo / Tro-Héol Publié dans le magazine Kostar n°32 - octobre-novembre 2012


Inventeurs géniaux, les autodidactes de la marionnette et de la manipulation de la compagnie Tro-Héol, vont, cette saison, tourner avec quatre de leur spectacles en Bretagne et dans les Pays de la Loire, et notamment leur nouvelle création, Loop.


L’année du bug informatique, écumant les petits théâtres parisiens à la recherche – désespérée – d’un bon spectacle pour enfants, surgit un petit miracle : La Ballade de Dédé, vampire amoureux et sympathique. Première marionnette de la compagnie Tro-Héol, créée par Martial Anton et Daniel Calvo Funes, autodidactes sur le sujet. « Nous avons travaillé un an et demi sur ce spectacle. On a tout appris avec Dédé, à chercher l’étincelle de vie dans le moindre détail ; comment on se lève, comment on s’assoit, à traquer le moment où on n’y croit plus ». Leurs personnages prennent vie comme jamais, Dédé, Roberto – le boucher espagnol de La Mano –, le meunier du Meunier Hurlant, tiré du roman éponyme d’Arto Paasilinna. « Il arrive souvent que les gens demandent des nouvelles de nos personnages » s’amuse Martial, ancien instituteur, devenu comédien à 30 ans.


“C’est notre premier spectacle sans parole. Partir d’écrits scientifiques, sans y mettre des mots, c’est un peu flippant .”

D’origines espagnoles, leur installation en 2003 dans une ancienne école de Quéménéven, au large de Quimper est fortuite, tout comme leur nom breton, trouvé au hasard d’un dictionnaire.

Pour leur nouvelle création, Loop, point de marionnette, mais de la manipulation d’objets, de matière et d’images. « C’est notre premier spectacle sans parole. Partir d’écrits scientifiques, sans y mettre des mots, c’est un peu flippant ». Le sujet est ambitieux : évoquer l’infiniment petit et l’infiniment grand, et de quelle manière tout résulte du big-bang. « C’est une thématique difficile, mais magique, pas loin du rêve. La première partie du spectacle va être presque abstraite, et dans la deuxième apparaît le fil d’une histoire, une navette spatiale. On va quitter un peu la vérité scientifique pour des incursions vers la SF ». Quatre caméras vont démultiplier les images – choses en ébullition, champs de météorites –, et les points de vue. Un musicien (électro), DEF, va contribuer au fil narratif via des séquences plus ou moins écrites et d’autres interprétées en direct, et guider un certain nombre d’émotions, pour nous mener la tête dans les étoiles.

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