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Rover : “Le chic doit être inhérent à la personne”



Interview / Matthieu Chauveau * Photo / Claude Gassian Publié dans le magazine Kostar n°77 - octobre-novembre 2021



Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Depuis très jeune. Étant balèse depuis toujours, j’ai vite cherché un look correspondant à mon physique différent. J’ai grandi aux États-Unis, donc c’était très streetwear. J’ai le souvenir d’avoir pris du plaisir à m’habiller, pas dans un but ostentatoire mais dans une logique culturelle. Parce qu’aux États-Unis, c’est vraiment amusant de sortir dans la rue et d’avoir une sorte d’excentricité. J’ai été assez vite décomplexé avec les fringues.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Pas du tout. Parce que je n’arrive toujours pas à comprendre ce qu’est mon emploi. Et dieu merci, j’espère qu’il n’y a pas de costume pour ce travail-là, parce que justement on est sans cesse dans la créativité et la recherche. Ce serait dommage d’être cadenassé avec des codes.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Je prends des vêtements qui résistent à l’épreuve de ma mission : le concert. Ils doivent donc être solides. J’aime bien les vestes de travail, les jeans épais. Le cuir est très pratique quand on tourne. Un perfecto, on peut le mettre cinq soirs de suite, suer dedans sans être obligé de le laver ! Les meilleures fringues ont été inventées parce qu’elles avaient un rôle, une mission. Les lunettes d’aviateur, par exemple, permettent de ne pas être ébloui par dessous les yeux, avec leur forme qui descend sur la joue. Et c’est ultra confortable.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

Un rapport ambivalent. J’aime la mode dans le sens où il y a un engouement pour quelque chose d’excitant mais je déteste la mode de par sa capacité à disparaître avant même d’exister.


“Le single de l’été : il prend tout son sens en octobre, une fois passés les beaux jours. Là, on entend si c’est une bonne chanson ou pas.”

Pensez-vous être à la mode ?

Je n’espère pas. En fait, la mode prend du sens quand on enlève sa temporalité et toute la pression qui y est liée. C’est comme vouloir faire le single de l’été : il prend tout son sens en octobre, une fois passés les beaux jours. Là, on entend si c’est une bonne chanson ou pas.


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Je suis assez à cheval sur mes principes de travail et d’éthique, donc je n’espère pas. En tout cas, on ne me l’a pas dit.


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Bien sûr. C’est ce qui nous rend forts. Il y a une vraie leçon de vie là-dedans. Sans ça, mon métier n’aurait pas grand intérêt. Faire la musique n’est pas la descente douce d’un fleuve tranquille. Il faut qu’il y ait des revers. Et même des Rover (rire) !


Qu’est-ce qu’il y a dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Énormément de fringues qui ne vont être mises qu’une fois, dont beaucoup de tee-shirts blancs. En tournée, on se salit très vite. J’emmène aussi beaucoup de chaussures. Trop. Je suis un peu un malade de la grole : baskets ou boots. J’aime les marques Red Wing ou La Camarguaise, des chaussures qui se patinent vachement bien…


Quel est le comble du chic ?

De ne pas chercher à l’être. Le chic doit être inhérent à la personne et certainement pas lié à ce qu’elle porte.


Le comble du mauvais goût ?

Le mauvais goût, c’est la vulgarité avec laquelle on impose quelque chose, sans aucune dérision, avec trop de sérieux. J’ai beaucoup de mal avec les Crocs mais si Lennon en avait mis, je suis sûr que j’aurais trouvé ça cool !


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Trump. Ce n’est pas très agréable de le voir, physiquement avec ses vêtements. En même temps, je n’ai vraiment pas envie d’associer mon nom à ce type !


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

Les Daft Punk, pour voir ce que donnent leurs chansons sans la production.


Votre premier tee-shirt de groupe ? Aerosmith vers 11-12 ans, quand je vivais à New York. Ça avait tout une symbolique d’avoir le nom du groupe sur un tee-shirt. Je dois toujours l’avoir quelque part dans une malle, comme celui des Chicago Bulls que j’adorais aussi.


Festival Baisers Volés, Saint-Malo, 25 septembre ; Stereolux, Nantes, 6 octobre ; L’Archipel, Fouesnant, 7 octobre ; Le Sew, Morlaix, 8 octobre ; L’Aire Libre, Saint-Jacques-de-la-Lande, 20 et 21 octobre ; L’Échonova, Saint Avé, 29 octobre ; Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, 30 octobre ; L’Hydrophone, Lorient, 5 novembre ; 6par4, Laval, 26 novembre ; Centre Jacques Duhamel, Vitré, 21 janvier ; La Bouche d’Air, Nantes, 1er février ; Le Chabada, Angers, 2 février.



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