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New York – Chicago, par Vivian Maier


New York, NY, September 3rd, 1954 © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY

Texte / Christophe Cesbron * Photos / Vivian Maier Publié dans le magazine Kostar n°79 - février-mars 2022


Il y a quinze ans, personne ne connaissait Vivian Maier, si ce n’est les familles pour lesquelles elle travaillait en tant que nurse. Aujourd’hui, on peut la considérer comme l’une des plus grandes et plus étonnantes photographes américaines d’après la Seconde Guerre mondiale.


Sans titre, 1959 © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY

L’histoire de sa découverte est incroyable. Elle commence en 2007, dans une salle des ventes où un jeune collectionneur, John Maloof, s’intéresse à une malle contenant plus de 30 000 clichés et négatifs d’un(e) photographe complètement inconnu(e). Il l’achète, pousse ses recherches, trouve le nom de la photographe, Vivian Maier, et retrace petit à petit le parcours de sa vie. Il va réunir un ensemble de plus de 100 000 négatifs, des milliers de photos, plus de 700 rouleaux de films couleurs non développés, des films super8 et des bandes-sons.


Vivian Maier est une énigme, morte très isolée en 2009, quelque temps avant la reconnaissance de son travail.

Fasciné par le personnage, la qualité, la singularité de ses photos, il va mener un intense travail pour mettre en lumière celle qui, discrète, secrète, énigmatique, n’a jamais cessé de photographier le monde qu’elle arpentait. Vivian Maier est une énigme, morte très isolée en 2009, quelque temps avant la reconnaissance de son travail. Une partie de sa vie a été celle d’une domestique, nurse (plus ou moins sympathique) dans des familles bourgeoises de New York et de Chicago. Elle occupe tout son temps libre, (embarquant souvent les enfants dont elle a la charge dans ses virées) à observer, cadrer, saisir, photographier de façon quasi-compulsive ce qui se passe dans les rues.

Son œil est précis, vif, juste, très rigoureux, cinématographique, souvent drôle, parfois tendre, parfois caustique, parfois plus politique, voire violent. Ses images saisissent la rue, captent la dureté de la réalité sociale, participent à un langage photographique complexe, scrute sa présence dans des séries d’autoportraits saisissants. Vivian Maier accumule, range, entasse, jusqu’au débordement, comme si elle essayait de contenir, de combler, de mémoriser, de garder les traces d’un monde qui ne la comprend pas. Elle gardera tout, tissant une invraisemblable énigme dans laquelle on n’a pas fini de se perdre.


Vivian Maier, New-York / Chicago, Musée des beaux-arts de Quimper, du 4 février au 29 mai.

Vivian Maier est/et son double, Musée de Pont-Aven, du 4 février au 29 mai.




December 21, 1961, Chicago, IL © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY

Chicago IL, architecture © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY

Canada, 1955 © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY

Chicago, IL © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY



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