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Malik Djoudi : “La mode, je la comprends de mieux en mieux”



Interview / Matthieu Chauveau * Photo / © Julien Mignot Publié dans le magazine Kostar n°93 - décembre 2024-janvier 2025


Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?   

Depuis le collège. C’était les années 1990 et j’ai vu naître les Reebok Pump. On avait tous un peu envie de se démarquer avec nos tenues vestimentaires. Il y avait cette mode des sweats et des baskets de marque. Il fallait absolument avoir les derniers modèles.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi, vous qui apparaissez en costume, chemise déboutonnée en couverture de votre nouvel album Vivant ?   

Peut-être, mais je n’ai pas encore le costume avec lequel je me marie complètement bien. Je le trouverai bien un jour. Je suis sûr qu’il existe mais il n’est pas neuf. Il doit être dans une friperie quelque part à m’attendre. Un costume qui a un peu vécu, qui a des souvenirs.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ? 

Il faut que ce soit confortable, comme une seconde peau. Pour ma nouvelle tournée, j’ai deux costumes, que j’ai longuement essayés et qui m’ont paru vraiment confortables pour bouger sur scène : un costume bleu marine à trois boutons et un deux-pièces marron tranquille, très léger.


“La mode, j’y vois quelque chose de vraiment artistique, un langage, une forme de discours.”

Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?   

La mode, je la comprends de mieux en mieux. J’y vois quelque chose de vraiment artistique, un langage, une forme de discours. J’ai fait plusieurs résidences artistiques à la Villa Noailles, à Hyères, dans le Sud, un très grand lieu qui accueille tous les ans le Festival international de mode et de photographie. J’y vais souvent et j’ai la chance d’y découvrir de jeunes créatrices et créateurs très inspirés. 


Pensez-vous être à la mode ?   

Pas du tout. J’étais à la mode au collège mais rapidement, ça ne m’a plus du tout intéressé. Je pense que les belles choses sont hors mode, ce qui leur permet de traverser le temps sans prendre une ride. J’espère que c’est un peu le cas de mes chansons. 


Avec vos sons électros, synthétiques, n’êtes-vous pas un peu à la mode des années 1980 ?   

Sans doute mais la musique électro est là depuis très longtemps et les sons n’ont en réalité pas beaucoup bougé, que ce soit dans les sons de batterie ou de synthés. L’électro, c’est donc plus qu’un phénomène de mode.


Être à la mode, c’est quoi pour vous ? 

C’est suivre le courant de l’époque, un style vestimentaire, une façon de penser. C’est un peu suivre une masse et ça m’embête.


Avez-vous déjà retourné votre veste ? 

Me renier, c’est pas trop mon genre mais je peux avouer maintenant que j’ai retourné une grande fois ma veste. Quand j’avais 19 ans, j’ai composé le morceau Up and down, qui a été interprété par les Lofteurs, pour la première édition de Loft Story. J’ai bien évidemment signé ça sous pseudo (rire) !


“J’ai fait mon premier disque à 36 ans, ce qui est un peu tard.”

Avez-vous déjà pris des vestes ?   

Bien sûr et j’en prendrai encore. Surtout des vestes amoureuses, comme tout le monde. Professionnellement, ça va. J’ai fait mon premier disque à 36 ans, ce qui est un peu tard. Avant, je n’avais jamais trop eu le temps de m’exprimer avec ma musique. À partir du moment où j’ai commencé, les choses ont avancé de manière assez naturelle. Sans que ça explose non plus, ce qui est peut-être pas plus mal. 


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?   

Mes deux costumes et mes mocassins Weston. Autant de caleçons, de chaussettes, de tee-shirts qu’il y a de jours de tournée. Ma trousse de toilette et mon enceinte pour pouvoir écouter de la musique dans ma chambre. Deux bouquins : en ce moment Croire aux fauves de Nastassja Martin et Des histoires vraies de Sophie Calle.


Quel est le comble du chic ? 

Ne pas du tout se soucier de son style et, pourtant, être stylé.


Le comble du mauvais goût ? 

Quelqu’un qui pense qu’il est très chic mais qui, en voulant trop en faire, devient mal habillé. 


Votre premier tee-shirt de groupe ?   

Michael Jackson, j’avais 8 ans. La pochette de l’album Thriller. Plus tard, ado, il y a eu Rage Against the Machine.  



Vivant, nouvel album

La Bouche d’Air, Nantes, 26 novembre

Centre culturel Athéna, Auray, 29 novembre

Le VIP, Saint-Nazaire, 30 janvier 2025

Le Tetris, Le Havre, 8 mars

Festival Beauregard, Hérouville-Saint-Clair, 4 juillet



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