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Louis Garel : “La mode ? Officieusement, j’adore ! ”


Interview / Matthieu Chauveau * Photo / David Fisher/Shuttersto/SIPA Publié dans le magazine Kostar n°57 - octobre-novembre 2017

Vous êtes quelqu'un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Depuis l’adolescence. J’ai essayé de mettre une djellaba sans pantalon et j’ai vu l’effet que ça produisait dans la rue. J’ai retenu la leçon : une djellaba se porte toujours avec un pantalon !


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Je ne sais pas, mais j’ai l’emploi du costume : veste sans épaulettes parce que je n’ai pas d’épaules. Autrement, trop de déception quand j’enlève ma veste…


Quels rapports entretenez-vous avec la mode ?

Un rapport un peu hypocrite. Officiellement, ça ne m’intéresse pas. Officieusement, j’adore ! J’aime quand un costume est bien fait : les tissus, les intérieurs, les boutonnières… Avec une préférence pour la mode suédoise.


Pensez-vous être à la mode ?

Pas en musique en tout cas. Dès que je trouve un truc bien et que je le fais écouter à mes amis, ils me répondent : « Ah non, quand même pas ça Louis ! » J’ai donc compris que j’étais nul, alors j’écoute mes trucs tout seul. Ça pourrait aller jusqu’à Herbert Léonard !


“La mode ? Une projection collective sur une personne qui serait la tête de proue d’un mouvement.”

Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

Une projection collective sur une personne qui serait la tête de proue d’un mouvement.


Avez-vous déjà pris des vestes ?

À tous mes amis, oui. À un moment, je portais toujours des vestes qui avaient déjà été utilisées par des gens. Ça vient du fait que je culpabilise de dépenser de l’argent pour des vêtements...


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous êtes en tournage ?

Des médicaments pour les migraines : NurofenFlash 400mg et Codoliprane, avant qu’il devienne interdit par la loi parce qu’il contient de la codéine. Si c’est pour quinze jours, dix-sept paires de chaussettes parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et huit livres pour n’en lire qu’un que j’aurai acheté sur place.


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

À Michel Hazanavicius qui me fait constamment des vannes devant tous les journalistes. Par exemple, il fait 34 degrés aujourd’hui et je peux vous dire qu’il n’a pas changé de tee-shirt. Moi non plus vous me direz, mais lui transpire plus que moi !


Quel est le comble du chic ?

Inviter quelqu’un au restaurant sans qu’il s’en rende compte.


Le comble du mauvais goût ?

Inviter et laisser dépasser la note du restaurant pour que la personne voit combien elle n’a pas payé !


“Pharrell Williams est trop classe. Ça donne des complexes à tout le monde.”

Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Pharrell Williams. Il est trop classe. Ça donne des complexes à tout le monde. Je lui ferais un ensemble complètement absurde : une chemise Celio, un pantalon en velours côtelé de chez Façonnable, des mocassins de chez Christian Dior et une veste Le Bon Coin. Le problème c’est que même là, il aurait une classe dingue. Impossible de lutter.


Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ?

S’endimancher, c’est se mettre bien pour aller à l’église. Je dirais donc un curé.


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

Un dealer de drogue à la douane (rire). Il doit y avoir pas mal de blé sous ses vêtements.


Votre premier tee-shirt de groupe ?

Je n’en ai jamais porté. Par contre, j’avais un tee-shirt de François Truffaut vers 13-14 ans, avec lui en photo qui faisait le cadre avec ses mains et ces deux phrases, écrites en italien : « Faites venir la pluie ! » et « Moins forte la pluie ! »


Le redoutable, de Michel Hazanavicius.

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