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La Cité des imaginaires


Le projet lauréat © Neutelings Riedijk Architects, ARS Architectes urbanistes  - Cité des imaginaires - Vue jardin extraordinaire


Nantes n’est pas peu fière de dévoiler le projet architectural de sa Cité des imaginaires, grand musée Jules Verne. À la porte de l’estuaire, le bâtiment devrait être inauguré en 2028 pour le bicentenaire de la naissance de l’écrivain. Kostar vous présente le projet lauréat mais aussi les deux autres, non retenus.


Jules Verne au carrefour des imaginaires nantais

Entre l’ancienne carrière Miséry, où est né Le Jardin extraordinaire, et la Loire, il y a ce bâtiment CAP 44 abandonné que beaucoup auraient voulu voir rasé. Mais derrière son bardage bleu des années 70 se cache une silhouette en béton, elle aussi, extraordinaire. C’est en effet le premier bâtiment d’envergure construit en béton armé selon le procédé innovant développé par François Hennebique en 1895. Il accueille alors une minoterie, les Grands Moulins de la Loire, qui a fonctionné jusque dans les années 30. Un pied dans le XIX e siècle, un autre dans le XXI e, “au point de départ et d’arrivée de nombreux voyages au long cours”, comme le disait l’auteur, le site convient parfaitement à l’univers de Jules Verne.   


Le site actuel © Rodolphe Delaroque - Nantes Métropole

Un projet culturel et touristique

Le projet de Cité des imaginaires vise à donner (enfin) à Jules Verne un musée à la hauteur du deuxième écrivain le plus traduit au monde. À l’étroit et joliment désuet, le musée actuel a du mal à attirer les visiteurs alors que Jules Verne, né à Nantes, est un atout majeur pour la ville. Au-delà du musée, il y a la volonté d’inscrire l’auteur dans l’exploration des imaginaires contemporains. La Cité des imaginaires sera un lieu touristique populaire et un centre culturel de rencontres “à la confluence des musées d’Histoire et de société, de la littérature et de la pop culture, des lieux de créations partagés”. On y trouvera le Musée, un espace pour les expositions temporaires, une médiathèque, un jardin couvert à la fois agora et café, une terrasse panoramique en rooftop. À l’évidence, un bâtiment emblématique pour Nantes.   


Chantier 1895 © Ville de Nantes / Travaux 1972 © Ville de Nantes / Le site actuel © Rodolphe Delaroque Nantes Métropole


Des équipes internationales

C’est en 2022 que Johanna Roland, maire de Nantes, décide après 6 mois de dialogue citoyen de conserver et transformer le bâtiment Cap 44. Compte tenu de la complexité du bâtiment existant, Nantes Métropole Aménagement lance un dialogue compétitif de maîtrise d’œuvre. Une procédure qui amène à retenir trois équipes parmi les 160 candidatures reçues. Jules Verne inspire les architectes au-delà des espérances. Ce sont donc Neutelings Riedijk Architects/ARS Architectes urbanistes ; Kengo Kuma & Associates ; Snøhetta et GFTK patrimoine, trois équipes internationales qui sont alors retenues. Le lauréat, Neutelings Riedijk Architects associé aux Nantais de ARS Architectes urbanistes, est révélé en avril dernier.    


La Cité des imaginaires en chiffres

Bâtiment originel de 6 niveaux, long de 63m, haut de 25m et profond de 24m.

5 100m2 de surfaces utiles sur la base et la volumétrie actuelle. 

Budget estimé à 50M€.

Financement par une participation de Nantes Métropole de 38M€ TTC pour les travaux, hors aménagements et des subventions. 



Neutelings Riedijk Architects, le projet lauréat

© Neutelings Riedijk Architects, ARS Architectes urbanistes - Cité des imaginaires - Vue jardin couvert - café

Après avoir salué la qualité des trois projets, Johanna Roland explique alors que ce qui a fait la différence est sans doute la plus grande transparence du bâtiment proposée par les Néerlandais Neutelings Riedijk Architects associés aux Nantais de ARS. Largement ouvert sur les premiers niveaux, le projet accueillera un jardin couvert au milieu de la forêt de poteaux et poutres en béton. Il y a aura donc une continuité entre le Jardin extraordinaire et la Loire. Un escalier central, éclairé par une verrière située au zénith, permettra de gravir les étages et de se poser à chaque niveau pour découvrir un paysage chaque fois renouvelé. Musée au 3e étage, espaces temporaires modulables au 4e. Au sommet, le toit-jardin, baptisé Jardin des étoiles, accueille un café snacking. On pourra en faire le tour en accès libre avec des vues à 360° sur la ville, la carrière jardin, le Bas-Chantenay et l’estuaire.   

© Neutelings Riedijk Architects, ARS Architectes urbanistes - Cité des imaginaires - Coupe longitudinale

L'agence retenue

Fondée en 1987 à Rotterdam, Neutelings Riedijk Architects a de solides références en bâtiments emblématiques : le MAS, nouveau Musée d’Anvers, implanté au cœur d’un bassin portuaire, le musée et centre de biodiversité Naturalis à Leyde, la reconversion de la Gare Maritime de Bruxelles, l’Institut Néerlandais du Son et Vision à Hilversum, le centre culturel et d’exposition Eemhuis d’Amersfoort.   




Kengo Kuma, le bois au service du béton

© Kengo Kuma & Associates - KKAA Render Southwest Promenade Day (vue-loire)

Fasciné par l’univers vernien, Kengo Kuma avait imaginé des ballons géants présents à l’intérieur mais aussi sur les parties ouvertes de la Cité des imaginaires. On retrouve le soin particulier de l’agence pour les espaces intérieurs. “Travailler avec des lieux irremplaçables, est une négociation entre le lieu, l’histoire et la culture.” Ainsi, l’agence avait imaginé de “préserver et révéler une partie de la structure sous forme de vestiges” (les façades ouest et nord), de “célébrer la trame structurelle en la réinterprétant”, puis de “mettre en scène et innover” avec une structure bois tridimensionnelle. “Celle-ci fait appel à l’innovation et fait écho au procédé Hennebique et au savoir-faire nantais en matière de constructions navales.” La trame béton révélée est le canevas de base du dessin des nouvelles façades. Par leurs encorbellements successifs, elles épousent la forme d’une coque de bateau.   


© Kengo Kuma & Associates - KKAA_Render Lobby (atrium)

Kengo Kuma & Associates

Célèbre architecte japonais, Kengo Kuma s’emploie à intégrer les traditions dans l’architecture contemporaine. À Tokyo, il a conçu l’Asakusa Culture Tourist Information, le Toshima Ward Office et le nouveau stade national pour les JO. On lui doit aussi le magnifique Musée Andersen au Danemark, la Cité des arts et de la culture de Besançon, ainsi que le FRAC de Marseille.   




Snøhetta, la cheminée métaphore

© Snøhetta

Pour Snøhetta, “l'idée est de créer un espace qui célèbre l'imaginaire, puisant dans l'univers de Jules Verne pour offrir une expérience immersive aux visiteurs. Ainsi, les façades du bâtiment, marquées par la structure Hennebique, sont enrichies d'éléments gravés évoquant l'univers vernien, “symbolisant la fusion entre le passé et l'imaginaire”. L’agence avait aussi voulu une cheminée solaire, métaphore de la cheminée industrielle et du voyage vernien, “futur signal de la Cité et la création d'une ouverture centrale, l'Agora, reliant le jardin et les berges de la Loire”. Un ascenseur capsule suspendu visait à “offrir une expérience unique, propulsant les visiteurs vers les terrasses et offrant une vue panoramique sur la ville”.    


© Snøhetta


Snøhetta

Snøhetta est une agence norvégienne basée à Oslo fondée en 1989, avec plusieurs bureaux dans le monde. Elle a conçu la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie et l’opéra d’Oslo, ainsi que le musée de Lillehammer. En France, on lui doit le nouveau siège du journal Le Monde, la rénovation des musées Carnavalet et de la Marine, ainsi que celle du Théâtre des Amandiers à Nanterre.    

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