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Kerry Hudson, interview recto/verso



Photos / Ludovic Failler pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°46 - été 2015


Interview recto

Comment devient-on écrivain ?

Avant l’âge de 27 ans, je n’avais rien écrit de sérieux. À 27 ans, je suis tombée malade et étais morte d’ennui. J’ai alors participé à une compétition australienne et j’ai gagné le premier prix. Ça représentait plus de 1 000 euros. Là, j’ai commencé à y croire et me dire que c’était peut-être une bonne idée que de devenir écrivain.

Pensiez-vous que Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman allait rencontrer un tel succès ?

Jamais de la vie. Je l’ai écrit au Vietnam. Je l’écrivais pour moi. Et jamais, je n’ai pensé une seule seconde que les gens le liraient à sa sortie et que je serai face à vous pour une interview.

Lorsque vous vous êtes attaquée à La Couleur de l’eau, avez-vous ressenti une certaine pression ?

À la parution de Tony Hogan, j’en avais déjà écrit la première moitié. Mais la deuxième s’est révélée être un véritable calvaire.

Craignez-vous la page blanche ?

Vous savez, j’ai été serveuse, femme de ménage et même elfe du Père Noël ; alors je peux vous dire que j’ai connu pire que la page blanche.

En tant qu’Écossaise, Celtic Football Club ou Glasgow Rangers ?

Rangers pour la vie.

À part “love” ou “peace”, quel est votre mot préféré ?

Fuck !




Interview verso

Pourquoi retrouve-t-on autant de « fuck » ou de « fuckin’ » dans vos tweets ?

Je suis issue d’une famille de poissonniers. Ça fait donc partie de mon héritage culturel et je ne peux pas faire sans.

À qui ne dédicaceriez-vous certainement pas vos livres ?

À Nigel Farage, le leader de l’UK Independence Party.

Pour ou contre l’indépendance de l’Écosse ?

À fond pour. Car je pense que nous avons une culture et des ressources qui nous sont propres. Les gens prenant les décisions pour notre pays viennent d’Oxford ou de Cambridge et en ce sens, ils ne comprennent pas les enjeux et les réalités de l’Écosse.

Avec Tony Hogan et son titre long comme le bras, vous ne vouliez vraiment pas vous faire retweeter ?

Lorsque j’ai annoncé le titre du livre à mon éditeur, s’il avait pu, il m’aurait tuée sur place.

Quel est le plus grand drame du Royaume-Uni : les Spice Girls ou le célibat du Prince Harry ? 

Comme personne en à rien à faire du Prince Harry, je dirai les Spice Girls.

Kerry Hudson, La Couleur de l’eau (Philippe Rey). En librairie le 20 août. www.philippe-rey.fr


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