Josic Jégu, son image

Texte / Benjamin Rullier * Photos / © Josic Jégu Publié dans le magazine Kostar n°90 - avril-juin 2024

Des plans embarqués, des visages à vif, des teintes marquées. Les clips de Josic Jégu embarquent au cœur d’émotions et de couleurs saturées. Rencontre avec un vidéaste musicien et inversement.

Josic vient d'atterrir dans la grisaille de mars. De retour de trois mois au Népal, le vidéaste angevin y a accumulé de la musique, des couleurs, des émotions : ce qu’il cherche partout depuis l’adolescence. Natif de Pontoise débarqué à Saumur, il se souvient de ses premières images prises avec un des deux appareils argentiques paternels retrouvés par sa sœur dans un grenier. C’est vers Wild Fox, son groupe de l’époque, qu’il tourne son objectif. Arrivé à Angers, il crée avec des amis, en 2020, l’asso Capharnaüm qui imagine des captations de concerts dans des lieux insolites et toujours différents. Au bowling, en friperie, à la Galerie David d’Angers, sur les bords de Loire ou même à l’aéroport Angers-Marcé. « On a eu un rayon de soleil avec les avions au fond dans le hangar, c’était parfait », se rappelle Josic, pour qui chaque image compte.  

“J’écoute la musique 20, 30, 50 fois et, petit à petit, il y a des images qui arrivent.”

Petit à petit, il prend confiance et d’autres lui font confiance. Nerlov, Chahu, Tiny Voices, Marina Trench, Dogs For Friends, Hoorsees… Seul ou accompagné de ses collègues et amis avec qui il fonde Prototype Production, il multiplie les clips comme il aime les faire : colorés, saturés. « J’écoute la musique 20, 30, 50 fois et, petit à petit, il y a des images qui arrivent. Parfois des photos, des personnages, des histoires. » Car Josic aime scénariser, transmettre des émotions. C’est le cas dans Promis le ciel du groupe Delgres, sorti fin 2023. Il y met en scène trois personnages à trois périodes de leur vie. Danse, musique, transe sont captées au plus proche, dans l’action. « J’adore filmer à la main, même pour les plans fixes », confie le vidéaste qui assure toujours au moins une partie des plans mais aussi l’étalonnage et le montage des clips.   

Dans quelques jours, Il partira filmer Delgres en tournée avant de filer jusqu’en Espagne et au Portugal avec son groupe Fragile, dans lequel il joue de la guitare et chante. La suite sera toujours faite de musique et de vidéo, avec un désir de plus en plus fort de raconter des histoires. Une série documentaire ? L’envie est là. En attendant, il a accumulé une quinzaine d’heures de rushs au Népal et a hâte de s’y replonger.