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Gaël Rougegrez, l’heure H



Texte / Vincent Braud * Photo / Ernest S Mandap Publié dans le magazine Kostar n°80 - avril-juin 2022


Il rêve d’ouvrir le bal. Normal pour un danseur. Gaël Rougegrez n’a pas été épargné par la crise. Comme beaucoup d’artistes, il a fait le dos rond. En réfléchissant à ses propres projets, nourris d’un joli parcours.


En ce début mars, c’est sur le plateau du Palace qu’on retrouvait Gaël Rougegrez. Pour en finir avec la crise sanitaire (mais pas que…), Blanca Li a imaginé un bal. Rien de moins. Un spectacle expérimental et immersif comme elle les aime, invitant le public à entrer vraiment dans la danse. « J’ai rencontré Blanca par le plus grand des hasards. Elle cherchait un danseur pour une reprise de rôle. On s’est vu, c’est tout… » Alors, il y a eu Le Jardin des délices puis Robot ! puis… l’histoire se poursuit.

« Je me nourris de ces rencontres… Avec Blanca, j’ai trouvé un autre regard, une volonté de croiser les disciplines et les esthétiques, une incroyable légèreté et une exigence… » Si Gaël Rougegrez n’oublie pas son premier contrat pro au Centre chorégraphique national de Nantes (en 2003 !), ses rencontres avec Claude Brumachon, Maryse Delente, Angelin Preljocaj…, il ne cache pas son envie d’écrire sa propre histoire. Première étape : la création de sa compagnie – GR infini –, il y a six ans.


“Pour moi, la danse, c’est créer du lien. Le geste, c’est ce qui nous lie les uns aux autres…”

Il saute le pas avec Passage. Et sort vainqueur, en 2017, du concours Sobanova dance awards qui, chaque année, couronne une compagnie émergente. Ce projet vidéo-danse en annonce d’autres, prévus puis reportés en 2020 puis 2021. En ce début d’année, les retrouvailles avec le public nantais se fait autour de Projet H. « Avec ce solo, j’ai voulu raconter l’histoire de la masculinité. Un projet pluriel puisque j’ai travaillé avec Fredster dont les dessins et l’univers, entre érotisme et sensualité, allaient bien avec ce que j’avais envie de montrer… »

« Pour moi, la danse, c’est créer du lien. Le geste, c’est ce qui nous lie les uns aux autres… C’est un langage universel. » Dans les ateliers qu’il anime, Gaël Rougegrez partage cette expérience. « J’ai vécu ça, très concrètement, avec des migrants. On ne parlait pas la même langue mais on se comprenait. » n Après ce premier solo, Gaël Rougegrez souhaite aller plus loin : créer une pièce pour cinq danseurs. « J’imagine un huis-clos pour raconter des histoires d’amour, d’amitié… » Avec l’envie, « après cette sale période, de retrouver non seulement le geste mais le contact physique qu’on aurait fini par oublier ». Si tout va bien, ce sera pour octobre 2023. Comme par hasard (?), il y aura un H dans le titre.

grinfini.com

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