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Festivals d'automne


Dossier réalisé par Vincent Braud et Patrick Thibault

Typographie / Didier Moreau pour Kostar



Quand les arts se déchaînent

Marina Rollman / DR

Réunissant toutes les branches du spectacle vivant (de la musique au théâtre en passant par la danse, le cirque ou le jeune public…), le Chaînon Manquant ne ressemble à aucun autre festival. Et pour cause, il est d'abord destiné aux professionnels. Ce qui n'empêche pas un large public d'y trouver son compte et de venir de plus en plus nombreux chaque année ! Cet engouement devrait se confirmer avec cette 28e édition, entre la jeune danseuse nazairienne qui cartonne déjà à l'étranger Leïla Ka, l'humoriste au débit ultra-rapide repérée sur France Inter Marina Rollman et l'indie-rockeuse Emilie Zoé, cousine helvétique de PJ Harvey.

Le Chaînon manquant, Laval, 17 au 22 septembre.


Brex-in ?

Denmark, en avant-première © Warren Orchard - Men at Sea 22 sculpture by Svend Wiig Hansen

30 bougies à souffler, le départ de son directeur artistique historique (Hussam Hindi), le dénouement (imminent ?) du Brexit… 2019 s'annonce comme une édition pas comme les autres pour le festival de cinéma britannique de Dinard. De la probable sortie de l'UE, il sera logiquement question lors de documentaires et débats. Mais le festival ne change pas pour autant sa recette gagnante (30.000 spectateurs attendus), entre films en compétition pour un Hitchcock d'or décerné par la présidente du jury Sandrine Bonnaire, hommage à un grand réalisateur (Mike Leigh), avant-premières, courts-métrages et masterclass. À ne pas manquer, celle dédiée au rockeur-acteur David Bowie, disparu début 2016, soit quelques mois avant ce satané référendum.

Dinard Film Festival, 25 au 29 septembre.


French kisses

Joanna © Liswaya & Paul Jeannin

Jeanne Added, Clara Luciani, Eddy de Pretto… Le programme de la première édition ressemblait à s'y méprendre à un sommaire de Kostar. Baisers volés réitère son opération séduction cette année, toujours à l'affût du meilleur de la nouvelle scène hexagonale. Et c'est la pop synthétique qui a clairement ses faveurs, qu'elle soit festive (Salut c'est cool), mélancolique (Pépite) ou délicieusement solaire (Miel de Montagne), quitte à frôler le détournement de mineurs (Joanna et Videoclub, jeunes sensations respectivement rennaises et nantaises qui font exploser les compteurs YouTube).

Baisers volés, Saint-Malo, 27 et 28 septembre.


La science des rêves

Atlas / Yann Deval Marie G Losseau © DR

Une plongée dans la vie quotidienne japonaise (Uramado AR, le réveil des tanukis), une autre dans une ville imaginaire et évolutive (Atlas)… Avec ses expositions, Maintenant nous embarque dans une réalité augmentée dont on ne ressortira pas dix jours durant. Car même sur le dancefloor, le festival des cultures numériques envisage la vie comme un rêve éveillé. La preuve avec A.N.I, collaboration de trois beatmakers en transe installés au milieu du public et surtout avec le génial Pantha du Prince et son nouveau projet fou à base d'électronique (évidemment) mais aussi de percussions fabriquées avec des bois rares.

Maintenant, Rennes, 4 au 13 octobre.


Nouvelle OPsession

Nadia Rose / DR

Au cinéma, rares sont les "reboots" (comprendre : nouvelle version d'une œuvre qui lui préexiste) à dépasser les originaux. C'est pourtant le pari que se lance – en musique – HIP OPsession avec une variation autour de son festival recentrée sur deux jours et un lieu unique : la friche culturelle Transfert. Ici se succédera le meilleur de la nouvelle scène hip-hop, qu'elle soit hexagonale (Georgio, 13 Block…) ou internationale (la Britannique Nadia Rose, qui n'a pas la langue – féministe – dans sa poche). Côté valeurs sûres, on est cependant en droit de préférer le rap mâtiné de trip-hop de The Herbaliser au reggae festif de Nèg' Marrons, même s'ils sauront mettre "Tout le monde debout" !

HIP OPsession Reboot, Nantes, 11 et 12 octobre.



Francs-tireurs

Thylacine © F. Tijou

En voilà un festival qui a bien choisi son nom. Il est en effet difficile de saisir ce qui réunit Archive, Thylacine, Aloïse Sauvage ou Jessica Pratt, si ce n'est leur délicieuse indiscipline, chacun dans son genre. Les premiers ont participé à inventer le trip-hop à une époque où l'Angleterre ne jurait que par que les guitares d'Oasis. Le second (saxophoniste) déjoue les clichés du musicien électronique qui ne saurait que pousser des boutons. La troisième brouille les pistes, aussi bien chanteuse que danseuse, comédienne et artiste de cirque. Quant à la quatrième, son folk lunaire semble tellement hors du temps qu'on n'oserait la rattacher à un quelconque courant...

Les Indisciplinés, Lorient, 31 octobre au 11 novembre.


20e édition !

© Michael Meniane

Depuis 20 ans, Les Utopiales, festival international de science-fiction de Nantes a su se rendre incontournable auprès des amateurs qui y sont toujours plus nombreux. La clé du succès : le fait d’englober littérature, science, BD, cinéma, arts plastiques, jeux, débats de fond. Tout le monde a fini par trouver son compte aux Utopiales et le compte est bon. Le thème 2019 – Coder/Décoder – fait le pari de déchiffrer toutes les structures cachées de la société, du langage, de l’information et de la création. Au rendez-vous, une palette impressionnante d’invités, des expos toujours plus pertinentes et impertinentes. Affiche et exposition de Mathieu Bablet.

Les Utopiales, Cité des Congrès, Nantes, 31 octobre au 4 novembre.


Théâtre etc

Omphalos © Lugo

Resserré pour intégrer deux week-ends et non trois, le Festival TNB continue de traduire l’ouverture du TNB à d’autres disciplines que le théâtre et la danse. Musique, performance, arts du cirque, cinéma, arts visuels trouvent place dans ce qui est un précipité du nouveau projet artistique d’Arthur Nauzyciel. On se réjouit de voir Omphalos, la seule date en France de la création de Damien Jalet pour 20 danseurs. Retrouver Valérie Dréville dans Liberté à Brême, la pièce de Fassbinder mise en scène par Cédric Gourmelon. Le Requiem de Mozart réinterprété par le chorégraphe Alain Platel et le compositeur Fabrizio Cassol, la pièce White Dog de Latifa Laâbissi… et tant d’autres.

Festival TNB, Rennes, 6 au 17 novembre.


Le grand bain du court

Cloro de Laura Plebani (CSC Production)

Alors que les films de moins de deux heures tendent à devenir une espèce en voie de disparition, Brest nous rappelle chaque automne que le 7e art est aussi celui de la concision. En 59 minutes maximum, on peut en raconter des histoires, en brosser des personnages, en créer des atmosphères ! La preuve cette année avec pas moins de 250 films venus de 30 pays européens différents. Si 70 d'entre eux trouveront leur place dans l'une des quatre compétitions (européenne, française, OVNI, Made in Breizh), d'autres s'inscriront dans des cycles thématiques qui nous mettent déjà l'eau à la bouche. Par exemple les femmes derrière la caméra, la Suisse ou… la piscine lors d'une soirée d'ouverture immanquable.

Festival Européen du Film Court de Brest, 12 au 17 novembre.


Visiblement sans couac !

Astereotypie, soirée Anorack

Êtes-vous plutôt Kayak, Bivouac, Hamac ou Anorak ? Ceci n'est pas une blague mais la façon qu'a le Festival Invisible de baptiser ses soirées. Si, au-delà du sens de la formule, les thématiques ne sont pas rigoureusement respectées (il faut dire qu'une esthétique Anorak, c'est assez flou…), on saura gré à l'événement brestois de programmer à chaque date au moins un groupe indispensable : par exemple les géniaux Russes de Motorama et leur cold-wave pas si froide, les magiques Vanishing Twin adeptes d'une pop oblique mais qui touche immanquablement son objectif (notre cœur) ou le toujours impeccable trio de cordes Vacarme.

Festival Invisible, Brest, 16 au 26 novembre.


L'Amérique sans Trumperie

Do the right thing / DR

Les habitués du Festival des 3 Continents savent que depuis toujours, un continent en particulier a ses faveurs : l'Asie. Celui-ci sera à l'honneur avec une rétrospective Tsui Hark, réalisateur clé du cinéma d'action hongkongais depuis les années 1980. Mais cette 41e édition sera surtout celle de l'Amérique avec, une fois n'est pas coutume, une petite infidélité à l'hémisphère sud. En effet, en plus d'un cycle Costa Rica, une anthologie événement nous emmènera aux États-Unis avec, évidemment, un angle particulier : la représentation des Noirs dans son cinéma depuis plus de 70 ans. Une manière aussi de voyager en Afrique… Le compte est bon : il y a toujours trois continents aux 3 Continents.

Festival des 3 Continents, Nantes, 19 au 26 novembre.

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