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David Castello-Lopes, interview recto/verso



Interview / Patrick Thibault * Photos / Tangui Jossic pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°88 - décembre 2023-janvier 2024



Interview recto


Comment définissez-vous votre humour ?

Je dirais qu’il est fascinant (blague de Poelvoorde) et en même temps facétieux. À moins qu’il ne soit profond !


Votre objectif est-il de montrer que l’humour peut être sérieux ?

Un humour sans fond, sans réflexion, sans être un peu explicatif, ça ne me plaît déjà pas chez les autres alors je ne vais pas en faire. J’ai besoin de sonder profond.


Avez-vous choisi ce métier pour faire votre intéressant ?

C’est toujours une des raisons pour lesquelles on décide de se montrer. C’est agréable d’avoir des gens qui vous regardent.


Qu’est-ce qu’un bon humoriste ?

Quelqu’un qui a des choses à dire, dont le propos est intéressant même quand on enlève les blagues.


Qu’est-ce qu’il y a dans votre spectacle Authentique ?

Pas mal de choses : un peu de réflexion, de la musique, des vidéos, pas mal de blagues mais moins que chez un humoriste traditionnel.


Comment séparer le vrai du faux ? En maths, c’est simple. En journalisme, facile aussi. Dans la vie, les gens qui ne sont pas sincères, on les repère. Ils posent, disent et font des gestes qui les trahissent.


Les vrais gens, ça existe vraiment ?

Oui, si on part du postulat que la souffrance et la pauvreté, c’est plus la réalité que le confort, la richesse et la bonne santé. Plein de gens sont d’accord avec ça mais c’est discutable.


Quelle différence entre le spectacle et la télé ou la radio ?

La vidéo, on la fait chez soi, les réactions arrivent après. Au spectacle, c’est immédiat. Quand elles sont mauvaises, ça fait beaucoup plus mal mais on peut toujours améliorer. Les rires des spectateurs, ça fait du bruit, ça peut couvrir.


Faut-il “radioter” pour entretenir sa popularité ?

Non jusqu’à présent mais, en passant d’Europe 1 à France Inter, j’arrive sur une radio 16 fois plus écoutée, alors je pourrais changer d’avis.




Interview verso


Avez-vous la tête de l’emploi ?

Je ne crois pas, il y a même un petit décalage. Je suis très traditionnel, toujours habillé pareil, pas à la mode. Comme une sorte d’expert-comptable.


Que cachez-vous derrière la barbe ?

Un visage moins bien qu’avec.


Qui vous a appris à chanter et danser ?

J’ai eu un groupe mais je chante mieux qu’il y a 20 ans. Jamais appris. Danser, c’est génétique, si je ne suis pas dans le rythme, je m’en rends compte.


Sur la bande annonce de la tournée, Nantes c’est le Petit Beurre, Rennes une tablette de beurre, qu’est-ce que vous êtes cliché… Il faut que ça aille vite, que ça parle immédiatement, alors je prends le truc le plus connu.


Votre David préféré ? Je vais dire David Hockney photographe qui me faisait rêver à 17 ans.


Est-ce qu’on peut rire de tout ?

Je crois que oui. Mais il faut faire preuve de tact. Ça veut dire tout bêtement que, sur une corde dans la maison d’un pendu, on attend un peu après la pendaison !


Qui vous fait rire ?

Louis C.K., Jérôme Niel. Et DAVA qui sont moins connus mais ils sont ultra-forts. Je les trouve géniaux.


Les thunes jusqu’où ? Y’a toujours des trucs à acheter. Mais j’aime pas les voitures, ni les montres, ni les bijoux. Je peux aller dans des beaux hôtels de temps en temps. L’immobilier pour une résidence secondaire.


L’humoriste est-il névrosé ?

Souvent. Il a des obsessions qu’il creuse plus que la moyenne.


Et si on disait du mal…

D’Hitler. C’est facile mais je suis d’accord avec rien sur son projet.


David Castello-Lopes, spectacle Authentique Le 21 février, EmC2, Saint-Grégoire Le 2 mars, Le Phare, Saint-Coulomb Le 14 mars, Palais des congrès, Le Mans Le 24 avril, Centre des Congrès, Angers Le 25 avril, Cité des Congrès, Nantes

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