Daphné Geisler habille le numéro 84 du magazine papier

Texte / Patrick Thibault * Photo / Victor Pellet Publié dans le magazine Kostar n°84 - février-mars 2023

« Je ne veux pas que la couleur prenne le dessus sur mon trait, je suis trop accro au noir et blanc. » Daphné Geisler, c’est donc une palette plutôt pastel puisque la couleur est venue tardivement dans son dessin. Cohérence totale puisque lorsqu’on lui demande quelles sont ses influences, elle cite Charles Burns et Léo Quiévreux, deux aficionados du noir et blanc. Influences, c’est un bien grand mot pour celle qui dit se nourrir de tonnes d’images glanées sur le net. Nantaise depuis deux ans, l’illustratrice de 30 ans a étudié aux Arts Déco de Strasbourg en section illustration : « C’est là-bas que ma curiosité s’est éveillée même si j’étais lectrice de romans graphiques… » Aujourd’hui, elle fait principalement de la presse, sur tous types de sujets.

“Comme dans mes bouquins, il n’y a pas de narration, je suis dans l’atmosphère.”

En parallèle, elle a une pratique plus artistique, produisant des livres d’art en tirage très limité. « Cette partie-là vient du fanzine mais mon amour de l’impression et du beau papier l’a emporté depuis longtemps sur le fanzine de base. » Techniquement, elle fait tout à la main, sauf la couleur : « je dessine au feutre et au pinceau, je numérise et colorise à l’ordi ». Pour le Kostar d’hiver, elle avait envie d'une ambiance un peu froide mais drôle. « Comme dans mes bouquins, il n’y a pas de narration, je suis dans l’atmosphère. » C’est néanmoins une histoire d’amour entre un drone et une chauve-souris qui tourne mal : « le drone se pète la gueule et la fragile chauve-souris tire son épingle du jeu mais je n’irai pas dire que c’est une métaphore de notre société. » Bonne lecture.