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Clara Ysé : “L’important, c’est de s’inventer un costume”



Interview / Matthieu Chauveau * Photo / © Olivier Metzger Publié dans le magazine Kostar n°90 - avril-juin 2024


Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?   

Depuis que j’ai commencé à réaliser mes clips, ce qui implique de faire toute une recherche visuelle. Pour celui de Douce, une robe nous a été prêtée par Olivier Theyskens, un styliste que j’adore. Cette robe a un truc à la fois très classique et très contemporain et elle contraste avec l’autre tenue que je porte dans le clip : un pantalon assez dessiné, avec un haut en cuir de chez Evanbenjamin. C’est donc surtout dans mes clips que je suis stylée !


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? 

Pas vraiment. L’important, quand on fait de la musique, c’est de s’inventer un costume.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ? 

J’ai besoin d’une tenue dans laquelle je suis à l’aise pour pouvoir bouger. J’essaie de trouver un costume qui me donne du courage, m’apporte une certaine force sur scène, tout en étant assez épuré. Pour le début de la tournée, la créatrice de mode Véronique Leroy m’a prêté une jupe longe coupée à un endroit, ce qui donne un côté assez graphique, déconstruit. Je la porte avec un petit haut noir un peu crop top, plus moderne.


Pourquoi cette cape, sur la pochette de votre premier album Oceano Nox ?   

L’album parle de comment on traverse le sentiment de nuit qui nous habite et comment on réinvestit le désir et le futur. Je voulais incarner cela visuellement, d’où l’idée de cette cape qui protège et accompagne dans la fuite, et qui fonctionne bien avec le cheval sur la pochette. On a réfléchi à cette cape avec Véronique, qui m’a proposé un très beau tissu.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ? 

Un rapport d’admiration. Je m’y intéresse vraiment depuis quelques années. Dans les jeunes créateurs qui cartonnent en ce moment, j’adore Charles de Vilmorin. Comme dans la musique, j’aime bien les regards un peu radicaux.


Pensez-vous être à la mode ?   

Une des choses qu’on dit sur ma musique est qu’elle a quelque chose d’intemporel. J’aime utiliser des éléments anciens comme les voix et les cordes mais en les mélangeant à des choses plus contemporaines comme les rythmiques électros et les synthés. Peut-être suis-je donc un peu à la mode.


Avez-vous déjà retourné votre veste ? 

Ça a dû m’arriver ! Au début, par exemple, je composais exclusivement en espagnol. Comme d’autres qui composent en anglais, j’avais le sentiment que ça me protégeait de ne pas utiliser ma langue maternelle. J’ai fini par oser le français !


Avez-vous déjà pris des vestes ?   

Oh oui ! Mais c’est ce qui est intéressant dans ce métier. On prend des risques, dont celui de se prendre une bonne veste et, très souvent, ça arrive. En même temps, ça permet d’explorer un autre endroit qui est encore plus intéressant que celui que tu voulais à la base… J’ai par exemple sollicité plusieurs personnes qui n’étaient pas disponibles pour réaliser mes clips. Et au final, heureusement, parce que ça m’a permis de m’y mettre et j’adore ça !


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?   

Ma tenue de scène, une trousse de toilette, quelques tee-shirts, des jeans, un ordi. Et toujours un carnet pour travailler sur les paroles de nouvelles chansons, pour écrire des poèmes, des pensées… Ainsi qu’un livre pour les longs moments d’attente entre les concerts.


Quel est le comble du chic ?   

Les gens qui ont une élégance dans leur manière d’être au monde et qu’on trouve beaux en dehors de leur aspect purement physique. Des gens qui ont une aura, comme ma meilleure amie, Lou.


Le comble du mauvais goût ?   

Faire un truc qui ne te ressemble pas.


Votre premier tee-shirt de groupe ?   

Les Beatles, une reproduction de la pochette d’Abbey Road. J’avais 9-10 ans et c’était le tee-shirt de mon père. Autant dire qu’il était beaucoup trop grand pour moi !  


6par4, Laval, 4 avril Stereolux, Nantes, 9 avril Festival Mythos, Cabaret botanique, Rennes, 10 avril VIP, Saint-Nazaire, 11 avril Festival Art Rock, Saint-Brieuc, 18 mai Festival de Poupet, Saint-Malo-du-bois, 11 juillet Francofolies, La Rochelle, 13 juillet.

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