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Carte blanche : Sept fois plus à l’ouest, par Yann Kersalé


Les Phares de la forêt © Yann Kersalé - AIK - Chaos du Diable, Huelgoat, Finistère

Texte / Christophe Cesbron * Photos / Yann Kersalé


Artiste de la nuit, Yann Kersalé travaille in-situ, dans des lieux qu’il révèle, transforme, transcende par la lumière, rendant perceptible une autre réalité, plus secrète, fantomatique, vibratoire. Que cela soit pour la base sous-marine de Saint-Nazaire, pour les docks de Paris, où le musée du quai Branly, l’expérience est à chaque fois saisissante, juste, magnétique, plus subtile et poétique que spectaculaire.


© Anne de Vandière

Avec la lumière, Yann Kersalé sculpte la nuit, dégageant du noir, les échos, les lignes, les vibrations d’espaces, de paysages, d’architectures dont la matérialité semble glisser du solide vers l’ondulatoire, du réel vers le rêve. « Depuis 35 ans, mon travail explore la nuit, du crépuscule à l’aube. » Pour l’exposition Sept fois plus à l’Ouest à l’espace Fondation EDF, l’idée de départ de Yann Kersalé était de faire un film, de capter en Bretagne, dans 7 lieux, la lumière des paysages, le mouvement, le flux d’une géographie, d’une histoire, d’une pensée, d’une nuit et des ondes qui les traversent. « Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre comment la lumière peut transcender la perception ».


“Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre comment la lumière peut transcender la perception”.

L’idée était de partir du fond de la mer, dans le mouvement des vagues et des algues, de commencer à Penn ar Bed (qui veut dire « début du monde »). La lumière est comme la mer, une source, une matrice, elle crée le début du monde. Et puis, on remonte le sillon noir, vers la terre, la roche, le granit, jusqu’à Carnac et ses alignements pour arriver à Rennes dans la Zac de la Courouze, ancienne zone militaire où la nature a repris ses droits.

Kersalé capte la lumière, comme genèse et comme fin. Il filme l’origine du monde. Au bout du compte, le projet a changé de forme et est devenu une installation, un parcours dans le noir. 7 étapes, 7 formes différentes, mises en abîme dans l’infini des miroirs, projetées sur des écrans mouvants.

Le film se fait parcours, le récit s’épure, les percepts basculent, tissant les scénarii improbables d’une géologie lumineuse, déplaçant le chaos du Diable, le reflet du phare de l’Île Vierge, les pierres de Carnac, le radôme de Pleumeur-Bodou dans la nuit poétique et universelle d’une cosmologie électrique.


L’écho des pierres © Yann Kersalé - AIK - Alignement de mégalithes, Carnac, Morbihan

L’Appel du large © Yann Kersalé - AIK - Phare de l’Île Vierge, Plouguerneau, Finistère

Les Prairies de la mer © Yann Kersalé - AIK - Prairies sous-marines, Océanopolis, Finistère

Les Prairies de la mer © Yann Kersalé - AIK - Prairies sous-marines, Océanopolis, Finistère

Les Prairies de la mer © Yann Kersalé - AIK - Prairies sous-marines, Océanopolis, Finistère

L’écho des pierres © Yann Kersalé - AIK - Alignement de mégalithes, Carnac, Morbihan

L’écho des pierres © Yann Kersalé - AIK - Alignement de mégalithes, Carnac, Morbihan

Les Phares de la forêt © Yann Kersalé - AIK - Chaos du Diable, Huelgoat, Finistère

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