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Carte blanche : Arteffetmer, par Pierre-Louis Cullier


Plage de Saint-Brévin-L'Océan

Texte / Christophe Cesbron * Portrait / Photos © Pierre-Louis Cullier Publié dans le magazine Kostar n°86 - été 2023



Il vient d’avoir 18 ans, il a des projets plein la tête, un talent fou, une relation particulière avec la mer, la plage, l’espace. Sa grande maîtrise graphique et son œil photographique aiguisé font de lui un des représentants importants du Beach Art français. Kostar lui consacre son portfolio d’été.


C’est à Saint-Brévin-les-Pins où il vit, qu’il a commencé, dès 14 ans, à dessiner directement sur la plage, armé de son râteau et d’un balai à feuille. Au début, de façon spontanée, déroulant lignes, entrelacs, il expérimente, testant ses déplacements, la profondeur des sillons, jouant avec l’immensité de l’espace, juste le temps de la marée basse. « Je descends sur la plage et tout dépend de mon état, de mes émotions. Pour les Mandalas, je me mets au centre, je tourne sur moi-même et je lance les traits de construction. C'est une course contre la montre. La marée est là qui peu à peu remonte et finira par tout effacer. » Pierre-Louis utilise un drone, pour faire, depuis le ciel, face au soleil, un relevé de son motif. L’image va au-delà de la simple documentation, elle devient contemplative.

Cette pratique, de dessiner sur la surface du sol, elle vient de la nuit des temps, la terre, le sable offrant une surface vierge aux signes et écritures. On en retrouve des traces dans le désert de Nazca, au Pérou, où les Amérindiens dessinaient (en creusant ou en décalant les pierres) le contour d’immenses formes stylisées d’animaux offerts à la seule vue des Dieux. n Depuis les années 1960, ce travail de dessin sur le sable, on le nomme le Beach Art. Il connaît un bel essor sur la côte californienne, avec une dimension pop, libre, parfois proche du Land Art et avec cet esprit graphique que l’on peut trouver dans le Street Art ou le tatouage. En France, ils sont une dizaine de Beach artistes qui se retrouvent sur les réseaux sociaux et lors de festivals.

S’il se cherche encore, l’univers de Pierre-Louis Cullier prend force quand il tisse un rapport plastique avec la forme et la singularité du territoire dans lequel il s’inscrit ou quand son corps est mis en situation dans ses clichés photo. Entre graphisme, performance et photographie, sa pratique artistique se complexifie quand elle s’éloigne de l’illustration pour entrer dans une relation plus poétique, plus cosmique, complice avec la nature et le paysage.



À la pêche au motif, Plage de Gohaud

Une veuve noire sur les plages de gohaud

Un crocodile le long des plages de Saint-Brévin, non loin de la pêcherie du Pointeau

Un mandala sur la plage de Saint-Brévin-L'Océan


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