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Bruce Chiefare, l’art du break et du bonsaï



Texte / Hélène Fiszpan * Photos / © Luc Chiefare Publié dans le magazine Kostar n°89 - février-mars 2024


Artiste associé au Triangle, le chorégraphe et champion du monde de breakdance Bruce Chiefare présente son nouveau spectacle Break dans le cadre des festivals Waterproof, Décadanse et Conversations. Une plongée décalée dans l’univers des battles, où le hip-hop prend comme partenaire inattendu le bonsaï.


Figure pionnière de la scène breakdance, Bruce Chiefare a écumé les battles aux quatre coins du monde, avant de devenir interprète et de fonder sa compagnie Flowcus en 2017. Sous son nom, il crée Sources, Influences et Ressources, des pièces organiques dans lesquelles il étire le temps et sculpte le mouvement à la manière d’un maître bonsaï. « Dans l’art du bonsaï, on accompagne un arbre au rythme des saisons, on a un rapport au temps unique. Cette notion d’accompagnement, je l’ai accordée au geste dans mes créations. Je n'ai plus essayé d’être productif à l’instar de ce qu’on demande dans les battles, j’ai étiré le mouvement pour me rapprocher du modèle de la nature. »   

Sa dernière création, Break, s’inscrit dans cette philosophie. « Pendant la reprise du covid, je me suis remis à breaker dans mon salon. Les battles étaient loin derrière moi, j’étais devenu interprète et je n’avais pas eu l’occasion d’avoir du temps pour moi. »


“Dans l’art du bonsaï, on accompagne un arbre au rythme des saisons, on a un rapport au temps unique. Cette notion d’accompagnement, je l’ai accordée au geste dans mes créations.”

Une parenthèse qui le pousse à s’interroger sur l’ADN du breakdance. Entouré de danseuses et danseurs ayant toutes et tous un rapport différent aux battles, il explore la pratique du break, l’esprit de crew, le training et les routines. En y ajoutant une texture naturelle. «On a improvisé toute la matière chorégraphique avec des arbres au plateau. Le spectacle commence avec du break assez classique, puis la chorégraphie s’articule autour des arbres.»  

Décélérer, déconstruire, respirer… Break ralentit les mouvements et inscrit la danse urbaine dans une veine contemporaine. À l’heure où le breakdance s’affiche dans sa dimension sportive et compétitive aux Jeux Olympiques, Bruce Chiefare choisit de présenter son versant artistique et écologique. « Il y a une intention de ramener du vivant au plateau. » Sur scène, les bonsaïs viennent de clubs locaux de passionnés d’arbres, la musique de William Basinski utilise l’eau dans ses compositions. Un enjeu essentiel pour le chorégraphe qui souhaite dépasser la simple thématique pour imaginer à l’avenir des créations durables.  


Break, le 27 janvier (festival Décadanse), Le Mac Orlan, Brest ; le 15 février (festival Waterproof), Le Triangle, Rennes ; le 30 mars (festival Conversations), CNDC, Le Quai, Angers. Générations break, du 24 au 26 mai, CNDC, Le Quai, Angers.




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