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Amalia Dianor, le pas de côté


Texte / Vincent Braud * Photo / Jef Rabillon Publié dans le magazine Kostar n°63 - décembre 2018-janvier 2019


La danse a toujours fait partie de sa vie. Au Sénégal, son pays d’origine, elle était de tous les événements familiaux… Et, à l’école, Amala Dianor n’était jamais le dernier à jouer les Michael Jackson. Au point que son institutrice alerta ses parents sur ce jeune talent. Un danseur était né.

« Mes copains jouaient au foot ou au volley. Moi, c’est la danse qui m’intéressait. » De là à imaginer en faire un métier, il y avait quelques pas que le jeune Amala n’imaginait pas franchir un jour. C’est à Angers, et au CNDC, qu’il entre vraiment dans la danse. Un peu complexé toutefois. Le hip hop n’avait pas encore tout à fait droit au plateau. « Je dois beaucoup à Régis Obadia et Joëlle Bouvier… » La danse devenait un espace de liberté.

Pour Amala Dianor, la danse reste une histoire de rencontres. Entre un chorégraphe et un danseur, entre les danseurs eux-mêmes. « Ce que j’essaie de faire, c’est révéler un interprète, un individu. Le danseur ne doit pas s’effacer. Il y a une proposition mais ensuite chacun s’approprie le geste et l’enrichit de sa propre histoire… et là, ça devient intéressant. » Alors, les créations s’enchaînent, révélant un chorégraphe de grand talent.


“C’est important aussi d’amener la danse dans des espaces qui ne lui sont pas destinés.”

La culture street et le hip hop, Amala Dianor ne les a pas oubliés. Du hip hop, il conserve l’état d’esprit : peace, love, unity and having fun. « Le battle, c’est une confrontation et, en même temps, le respect de l’autre… » Cet état d’esprit, on le retrouve, par exemple, dans Quelque part au milieu de l’infini. Une pièce qui lui vaut une avalanche de critiques élogieuses et un statut d’artiste associé au Centquatre à Paris. Une pièce saluée, au Triangle à Rennes, lors du récent Festival TNB, par un public debout. Et on retrouve cette même générosité dans les propositions du chorégraphe pour le festival Trajectoires. « J’attache la même importance aux pièces de grande envergure et à ces moments de proximité avec le public. J’ai créé Deux Si Bell pour un espace très particulier, sous un dôme art déco. C’est important aussi d’amener la danse dans des espaces qui ne lui sont pas destinés. »

Avec The Falling Stardust, c’est un autre défi qu’Amala Dianor s’apprête à relever. Une création ambitieuse (pour 9 danseurs) où la danse classique pourrait entrer dans une autre galaxie. Comme un nouveau trait d’union (!) entre des esthétiques que tout semble séparer. Pour un tel projet, il a fallu travailler deux ans pour trouver des partenaires de coproduction et des danseurs classiques qui comprennent la démarche d’un chorégraphe bien peu… classique.

C’est peu dire que cette création est attendue à Strasbourg, mi-janvier, avant une tournée qui passera par Lyon, Marseille, Montpellier mais d’abord par Baupréau-en-Mauges, Saint-Nazaire et La Roche-sur-Yon. Autant d’occasions de découvrir un chorégraphe adepte du pas de côté.


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